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Une performance scolaire moyenne dans une "formation d’élites" est aux antipodes de l’emploi.

Pour réussir vraiment, il faut désormais savoir s’affranchir des paradigmes obsolètes du parcours scolaire et social réputé parfait .


Sauf pour les plus brillants, les jeunes adultes diplômés des grandes écoles de toutes sortes sont de plus en plus nombreux à échouer dans leur recherche d’emploi. C’est flagrant pour ceux qui sortent des écoles de commerce et de communication mais aussi, de plus en plus souvent, pour ceux qui sortent des formations des élites financières, institutionnelles et industrielles,


Auparavant, ceux qui sortaient diplômés de leurs études supérieures trouvaient relativement rapidement un emploi correspondant à leur niveau, conforme à leur cadre d’orientation.

Désormais, sauf pour ceux issus des formations d’ingénieurs, seule une infime minorité peut vraiment compter sur son classement au sommet des concours pour obtenir une embauche quasi automatique, leur permettant de se projeter dans un job prestigieux. Et même, ceux-là rament parfois un bon moment avant de déboucher comme ils le souhaitent.


Galère


Pour tous les autres c’est la galère. Peu s’en sortent comme ils le souhaitaient. Certains disposent pourtant d’emblée de contacts qualifiés, propulsés par les réseaux familiaux de parents installés.

Ils peuvent également s’appuyer sur les ressources parentales pour faire face aux frais de toute nature, pour assurer leurs inscriptions, leur hébergement, leurs déplacements au bout du monde. Ceci ne leur garantit pas pour autant la réussite.

Pour ceux-là, l’échec est cuisant car incompréhensible.

Jusque-là, ils ont "tout bien fait comme il faut", parfaitement intégrés au système, se conformant aux règles du jeu et bossant comme des forçats.


De facto, ils sont dans la même croyance que leur environnement (familial et scolaire): les « meilleurs » sont naturellement appelés à constituer l’élite entrepreneuriale et institutionnelle de demain. Pour ceux qui échouent à leurs examens ou aux concours d’entrées dans certaines filières, la situation est encore pire.

Mais la problématique d’accès à l’emploi n’est pas très différente ; elle est seulement plus aigüe de toute évidence. Pour les autres, les vainqueurs des concours, la déception n’en sera que plus grande.


Fuite en avant


Pour corser leur affaire, beaucoup d’entre eux, peu sûr de leur orientation comme de son issue, sont passés par des "prépas", ont « navigué » d’une formation à l’autre, complétant leurs cursus par des titres, des stages, des expériences périphériques.

Faire toujours plus de la même chose pour enrichir son bagage et se border.

Mais la prolongation des études et la multiplication des éléments de cursus n’y changent rien. C’est une fuite en avant. Au bout de la course, la situation d'échec est pour le moins violente. Un quart de siècle d’investissement et de promesse pour s’empêtrer dans ce qui ressemble à un très obscur marécage !

Et personne pour éclairer le phénomène. L’entourage, naturellement pris dans les mêmes prémisses de pensée obsolètes, y répond en offrant des conseils tactiques ou techniques, concernant la présentation, la conduite d’entretien, etc. « Avec tout ce que lui, elle, a, ça devrait forcément marcher ! »

Mais non ! Les recruteurs se contre fichent totalement des performances intellectuelles théoriques des candidats. Certes, ils s’appuient d’abord sur les diplômes pour faire leur choix ; mais ce n’est un paradoxe qu’en apparence.

Le diplôme n’est que le ticket d’accessibilité à la sélection.

Si, à une époque, l’appartenance à telle filière ou telle école pouvait suffire de blanc-seing, par ces temps de crise et de bouleversements, ce n’est plus qu’un syndrome anecdotique.


Concurrence sauvage en cul-de-sac


Les candidats se retrouvent donc pris dans un processus de concurrence extrêmement vive auquel ils ne sont absolument pas préparés et dont ils ne conçoivent pas les critères déterminants. Ils sont d’autant plus démunis qu’ils comptaient sur leur « qualification » pour y pourvoir ; mais celle-ci n’a pas de valeur tangible dans ce nouveau monde.


Autrement dit, ils sont perdus dans et par un passé qui les entrave et qui les rend incompétents, inopérants et aveugles dans un jeu étranger.


Il y a de quoi être angoissé, voire dépressif. L’impuissance caractérise des candidats rejetés qui se demandent où ils ont fauté, s’ils ont choisi la bonne filière, s’ils ont suffisamment travaillé. Et s’ils sont au final inadaptés, mauvais, inemployables…

D’autant qu’ils voient certains d’entre eux décrocher des timbales en platine, bien qu’ils soient médiocres.

Pour ne rien arranger, il leur arrive fréquemment d’avoir (aussi) affaire à des recruteurs assez bizarres, obsédés par des détails, n’écoutant pas, posant des questions ineptes ou les mettant en cause injustement sur des éléments non renseignés, etc.

Le recrutement leur apparaît comme une loterie folle, incongrue qui les enfonce un peu plus dans leur marasme à chaque étape sans qu’ils puissent en décrypter les arcanes.


Dans tous les cas, comme ils avaient tout misé sur une unique voie royale, très ciblée, ils ont dès lors le sentiment d’être dans un cul de sac, sans espoir. Plus la douleur est grande, plus il leur semble urgent de trouver une issue, plus ils sont fébriles, honteux, vaguement coupables. Ce qui les amène à s’interdire d’autres chemins, supposés moins glorieux, perçus comme des détours dégradants. Comme si toute leur carrière allait être verrouillée là, maintenant, pour d’éternels jobs ingrats. C’est qu’ils voudraient aboutir : à leur âge et après tous ces efforts, tout de même!


Ils ont bien du mal à concevoir qu’ils ne sont pas arrivés, mais qu’au contraire il leur reste tout à apprendre. Tout d’abord à se faire recruter.


Car décrocher un emploi est comme obtenir son permis de conduire. Il ne faut pas nécessairement vraiment savoir conduire dans la circulation, il faut savoir passer le permis. En ce sens le recrutement est comme beaucoup d’autres examens : c’est un rite dont les règles et les clés sont partiellement étrangers à l’objet qu’il est censé sanctionner. En l’occurrence nos candidats sont plutôt sous-équipés !


Savoirs sans compétences


Voire, leur bagage est contraire à leur crédibilité.

La performance scolaire est constituée par la pure restitution du savoir théorique et techniciste, et par la manipulation de raisonnements abstraits, strictement conformes à des canons de construction d’hypothèses et de procédés de formalisation. Autrement dit, le candidat peut réaliser des opérations mentales, scripturales et discursives sur des objets virtuels. Pour l’entreprise, ça n’a d’intérêt que de deux points de vue :

· Le candidat maîtrise le langage spécifique du domaine élargi.

· Il est capable de se conformer à des règles conceptuelles pour communiquer sur la chose.


Mais il est aux antipodes d’une approche pragmatique des problèmes, des relations, de la complexité des opérations triviales en prise directe avec l’agitation erratique et cacophonique du monde réel.


Il ne sait encore rien faire d’utile. En tous cas, rien de ce dont l’entreprise a besoin aux postes qu’elle est sensée lui confier.


Elle a besoin de compétences, c’est-à-dire de programmes de conduite professionnelle adaptés, répondant à la réalité de SES situations d’activité, telles qu’elles se déroulent.

Les employeurs sont de plus en plus réticents à prendre le moindre risque. Ils voudraient des impétrants expérimentés et opérationnels.

Mais ils s’échinent encore partiellement à recruter selon des batteries de (pseudo) critères, archi convenus, tout en apparence ; faux semblants dont la substance inexistante est contrefaite par des formules plaquées.

C'est pourquoi ils pré sélectionnent malgré tout les candidats sur leurs titres, comme formant la masse admissible dans laquelle ils pourront piocher selon d'autres critères.

Cela-dit, on en connaît le résultat : le nombre de cadres et de responsables en place, incompétents et/ou médiocres, est impressionnant.


Performance scolaire individuelle comme unique repère de l'école


Du point de vue du monde du travail, l’univers scolaire épouse des paradigmes antagonistes à ses besoins. Dans ce dernier la performance intellectuelle et scolaire constitue l’unique conducteur et évaluateur de tous les enjeux propres au système. C’est elle qui produit les classements et les valorisations, indépendamment des personnalités, des relations, des comportements, etc. Un « geek » peut sortir premier de sa promo. Mais sauf à en être le créateur et avoir miraculeusement réussi d’emblée, il ne peut pas devenir dirigeant dans l’entreprise !

Celà-dit, c’est encore souvent la performance intellectuelle qui pré détermine les fondements de la hiérarchie des pouvoirs et des postes de responsabilités au sein des établissements.

Mais ceci n'est vrai que dans les grandes entreprises où tous les postes supérieurs sont déja pourvus et malheureusement convoités par une colonne montante de subalternes diplômés de longeur date qui passeront forcément avant le nouvel impétrant. Il doit prendre son tour au pied de l'échelle...


La performance intellectuelle théorique a surtout une autre caractéristique : elle est strictement individuelle.

Chaque étudiant peut atteindre son but selon son seul travail et son « mérite », indépendamment des contributions ou des interférences des autres. Indépendamment du monde réel.


Il n’est évalué que sur ce qu’il produit, en regard d’un référentiel commun, publié, globalement stabilisé et parfaitement explicite. Là, il est pris en charge, guidé, équipé, discipliné, orienté, programmé. Il peut savoir à tout moment ce qu’on attend de lui et, très exactement, où il en est vis-à-vis des enjeux qu’il poursuit, qu’on a instrumentés pour lui.


Il est resté socialement l’enfant du système.

Il avançait dans le sens du courant, sur un système de canaux, intégralement aménagés, étroits, cartographiés, dans une barque fournie par le dispositif. Il arrive à l’estuaire et doit rendre la barque… mais aucun navire ne l’y l’attend.


Dans l’entreprise, tout est à l’envers de l'école.


D’abord, la performance y est à la fois organique, structurelle, fonctionnelle et collective.

Sauf (un peu) pour les vendeurs, elle n’existe pas au plan individuel. Elle est toujours le résultat de contributions et d’interférences complexes dans l’exécution des processus.

La personne est valorisée en réalité selon d’autres critères, nettement plus confus et versatiles, de relations sociales, de comportements adaptatifs (y compris aux pathologies des hiérarchies), de notoriété, d’expertise apparente, etc. Les règles d’organisation sont potentiellement aussi nombreuses qu’il existe d’entités et de décideurs.

Mieux : les pouvoirs y sont parfois partiellement partagés dans des nébuleuses d’interactions de systèmes d’intérêts, elles-mêmes régulées par des tactiques permanentes de contre-pouvoirs.


La hiérarchie (officielle) des positions et des attributions est constituée de façon très instable par une tectonique de jeux d’influence, de conflits, de positionnement, d’attachements, de personnalités, etc. Elle n’a souvent que très peu de chose à voir avec la responsabilité effective des performances obtenues et encore moins avec la compétence managériale.


Il existe le même taux de manageurs exécrables et d’imbéciles profonds à tous les étages. Quoiqu’il y en ait un peu moins au niveau du management de proximité : ils n’y survivraient pas (sauf à trouver le moyen de sauter d’un échelon).


En un mot, l’entreprise est une jungle « propre sur elle », qui porte tous les atours d’une organisation clinquante et disciplinée.


Employabilité


Aussi, ce que recherchent les recruteurs, ce sont des personnes qui vont se montrer adaptables, souples, qui vont FAIRE ce qu’on leur demande et pas autre chose, qui vont savoir naviguer sans trop jouer les requins (quoique…), sachant défendre leur territoire, tout en le mettant à la disposition de leurs barons respectifs.


L’employabilité standard aux postes de responsabilité (et surtout de management) requiert d’être solide, presque inoxydable, ou tout du moins d’en avoir l’air, d’être capable de traverser les tempêtes sans frémir.


On attendra surtout que le nouveau tenant du poste porte fidèlement les messages descendants, qu’il infléchisse les activités et les comportements professionnels de ses collaborateurs dans le bon sens (celui du jour) autant que de besoin, qu’il se débrouille des problèmes, qu’il valorise sa hiérarchie, qu’il se rende disponible quand on a besoin de lui.

Si en plus il peut montrer un fort intérêt pour l’activité qu’on lui propose, ça fait toujours plaisir. On en déduit qu’il ne regardera pas les horaires, qu’il emportera du boulot à la maison, qu’il compensera de lui-même les déficits de ses collaborateurs…


Les recruteurs sont confrontés à un paradoxe : il leur faudrait des salariés ayant une forte personnalité pour faire face aux problèmes, aux subalternes, à la masse de travail ; mais aussi décentrés, jamais entravés par leurs problèmes ou leurs caractéristiques personnelles, dévoués à leur job et à leur patron !


Matheux soit, mais aussi saltimbanque ?


S’il veut avoir une chance de participer, notre jeune adulte qui se présente, devrait donc laisser de côté son score scolaire, se montrer confiant et humble à la fois, à l’aise, très « pro », dans l’échange professionnel ; ne parler que du business ; laisser accroire qu’il a de l’autorité, qu’il peut prendre en charge les difficultés (qu’il s’en débrouillera) ; démontrer qu’il comprend très rapidement de quoi on lui cause.


La logique, la raison, le mérite, la justice… et le savoir n’ont rien à voir là-dedans.

Le processus d’accès à l’emploi n’est ni automatique, ni mécanique, ni conforme à un référentiel. Il est aussi imprévisible qu’il y a d’acteurs aux commandes.


Les candidats qui s’en sortent un peu mieux sont ceux qui comptent plus sur leur entregent que sur leurs diplômes, qui sont capables de composer, de s’oublier pour se recentrer sur les ressorts particuliers de leurs interlocuteurs et sur les intérêts de leur structure mère.

Soyons clairs, cela relève de « compétences » sociales cultivées depuis l’enfance et entretenues hors du cadre scolaire, souvent par les moins « brillants », donc tactiquement plus nécessiteux, capables de trouver et tirer des ficelles pour décrocher le précieux (mais bien maigre) sésame du diplôme.


Représentations linéaires du devenir


Cela-dit, la maîtrise des techniques d’entretien délicat ne s’acquiert pas par la simple grâce d’une formation ou d’un coaching.

D’ailleurs la problématique de chaque individu confronté à ce type de situation est toujours particulière, à la croisée de son histoire familiale, sociale, scolaire, économique et de sa maturation.

Elle est également plutôt d’ordre stratégique.


De la même façon qu’ils évoluaient pas à pas, d’une année et d’un titre à l’autre, ces étudiants visent leur premier emploi comme le passage par la grande porte d’un « domaine » où ils pourront s’épanouir, y entrant d’emblée pour des fonctions calibrées par leur niveau d’études.


Ils avaient élaboré une représentation linéaire et simpliste de leur valeur sur le marché du travail et du début de carrière qui leur est dû.

Un second volet de cette représentation convenue s’étendait, pour la suite, sur une trajectoire professionnelle ouverte, comme un faisceau de possibilités naturelles vers des devenirs prestigieux.


Elle est malheureusement souvent entretenue par une école qui leur fait miroiter des lendemains merveilleux et par une majorité de professeurs qui n'ont eux-mêmes pas réussi dans une carrière professionnelle (sinon ils y seraient) et vivent bien loin des réalités.


Chez les étudiants entravés, le barrage récurrent à cette porte (qui leur semblait spécialement destinée) provoque un effondrement de ces représentations et de toute perspective.

Pire, il détruit une valorisation personnelle intégralement investie et construite dans cette projection.


Comme je l’ai écrit plus haut, le désarroi est souvent également celui de parents qui moulinaient sur les mêmes ressorts. Ils restent sans ressources.


Stratégie des bisounours


Fréquemment, pour ces étudiants, leurs « objectifs » s’écrivent en termes de types de postes, de métiers, ou d’expertise, tels qu’on les formule dans le mode scolaire.

Ils réduisent encore leur capacité d’accès à ces jobs par la stupide sélection d’entreprises cibles, réputées plus attractives par la presse, par les profs, par l'école et par leurs congénères.


On pourrait dire qu’ils sont engoncés dans une politique en entonnoir, sans autre stratégie que de faire reluire leurs médailles en chocolat auprès de la poignée des grands prêtres qui détiennent les clés magiques des cinq cieux merveilleux.


Dans la vraie vie, le bagage scolaire original fournit rarement le libellé de la réussite professionnelle tangible, atteinte par ceux qui gagnent et qui s’éclatent. En l’occurrence, les possibles sont considérablement plus larges qu’il n’y paraît. Et les chemins qui peuvent y mener sont extraordinairement libres.


Paradoxes et perspectives


Il est remarquable que les formations professionnelles vers les métiers moins prestigieux débouchent plus systématiquement sur l’accès à l’emploi.

D’autant plus si les diplômes acquis correspondent à des métiers plus manuels.


La raison en est simple : ces formations sont concentrées sur la pratique et la mise en situation réelle. L’employeur est ainsi assuré de l’opérationnalité immédiate de sa recrue !

Ça marche également pour les activités professionnelles intermédiaires à caractère technique : médecine, ingénierie, technique, robotique, numérique, services spécialisés, chimie…


En somme, dès que la personne à former pour un métier doit y réaliser quelque chose de tangible (et donc facilement évaluable) dans son travail, la performance scolaire attendue et validée se rapproche de la performance opératoire.


Les contenus des formations peuvent donc intégrer des éléments de la vraie vie professionnelle et les ériger en supports de progression et d’évaluation finale. Les recruteurs dans ces domaines sont friands des « expériences » et autres travaux, vécues et réalisés dans le cursus.


D’où le succès des dispositifs d’apprentissage et d’alternance qui deviennent désormais la nouvelle voie royale pour accéder à l’emploi dans la plupart des métiers.


Il convient également de remarquer que les opérateurs de formations à tous les métiers « pratiques », ayant parfaitement conscience des limites des potentiels d’emplois dans leurs domaines respectifs, cherchent à atteindre un équilibre permanent entre un remplissage optimisé de leurs cursus et leur capacité à « placer » leurs diplômés.


Contrairement aux « grandes écoles » qui se contrefichent du devenir effectif de leurs étudiants : elles mettent en exergue la minorité qui réussit comme produit d’appel pour tous les autres. Leurs volumes d’effectifs ne sont limités que par leurs capacités commerciales à recruter ! Tant-pis pour le reste.


Finalement, les étudiants qui sortent avec succès de filières intermédiaires accèdent souvent, à moyen terme, à des emplois plus importants en valeur sociale et entrepreneuriale que ceux qui sont issus de grandes écoles plus réputées.

Un cursus un peu plus long, mais plus solide, leur offre, contrairement aux croyances, un éventail de débouchés beaucoup plus riche et plus ouvert, les menant vers des carrières plus gratifiantes à tous points de vue, dont les latitudes de mobilités ultérieures sont également plus élevées.


A vouloir commencer par le haut, attirés par les ors des pseudo classes aristocratiques, de nombreux étudiants se fourvoient dans des orientations étincelantes mais sans issue tangible, malheureusement parfois sous la pression parentale qui « veulent le meilleur » pour leurs progéniture.


Il convient enfin de remarquer que certaines parties des contenus des formations délivrées par les grandes écoles, très théoriques, sont parfois plutôt fumeuses, déconnectées de toute réalité et, en fin de compte, parfaitement inutiles et/ou inadaptés à une quelconque activité professionnelle, comme beaucoup de contenus scolaires de base.

Ce qui milite de plus en plus en défaveur de leurs candidats à l’emploi.


Après analyse, il apparaît souvent que les stages – voyages à l’étranger ne changent pas grand-chose à l’affaire. On y brasse certes des rencontres et des paysages mais on y reste dans l’entre soi des mêmes milieux, immergé dans les mêmes programmes et cours théoriques, quoique débités en anglais.

Et toujours sans mise à l’épreuve pratique et opérationnelle, contrairement aux stages des formations métier.


On me dira que certains de nos étudiants parviennent à dégoter des stages en entreprise consistants et formateurs. C’est vrai et ce sont d’ailleurs ces expériences (plutôt que le reste des études) qui attirent l’attention des recruteurs.


Car quand on y regarde de près, dans tous les cas, ces stages intéressants en substance, portent sur des activités professionnelles pratiques, considérées comme des sous-fonctions en regard de la prétention sociale supérieure des études en question.


Il faut l’admettre : sauf dans les très grandes entreprises, la majorité des emplois de dirigeants et de cadres supérieurs n’est pas occupée par des personnes issues des grandes écoles non techniques. Cherchez l’erreur.

Autrement-dit les voies pour y parvenir sont à trouver ailleurs et autrement.

En contrepoint, les routes supposées élitistes forment des ornières psychologiques et sociales pour ceux qui s'y engagent initialement.

En sortir est vécu comme un déclassement, une dégradation certaine de leur ambition et de leurs perspectives sociales. Cela racornit violemment leurs capacités de rebond stratégique. Les candidats rejetés s’y enferrent longtemps avant de se résoudre à tomber de leur escabeau, pour des solutions de repli peu satisfaisantes et, pour ceux dont les parents ne sont pas richissimes, souvent contractées dans l’impérieuse nécessité sociale qui se dessine.


Accompagnement


La jeunesse présente deux énormes avantages : on a tout le temps et on n’est pris dans aucun engagement (local, matériel, familial, financier…).

On peut donc tout reprendre à zéro sans dégâts et avec bonheur.


L’investissement dans un cursus réussi ne nous a pas amené à l’emploi escompté. Soit

Mais il n’est pas perdu pour autant. !


La construction d’une personnalité professionnelle puissante et attractive est comme la fabrication d’un dé : il lui faut au moins six faces abouties.

Rien n’oblige à avoir un « profil » plat pour être crédible. C’est tout le contraire.


J’observe que les jeunes adultes qui décrochent facilement toutes les situations auxquelles ils aspirent sont ceux dont les profils sont les plus riches, polyèdres de compétences à trois, quatre, cinq, six faces, voire plus.


Plus leur profil est hétéroclite, nourri, plus leur valeur opérationnelle et conceptuelle est élevée sur le marché de l’emploi.

Car ils portent une promesse exceptionnelle : ils sauront faire front à toutes sortes de problématiques dans leurs complexités et leurs afférences.

C’est aujourd’hui la clé de l’ascenseur social ; la polyvalence peut mener à tous les sommets même si on n’est pas brillantissime.


Un travail d’accompagnement pertinent consiste donc à aider les étudiants diplômés, dont la perspective d’emploi est en carafe, à démonter le système obsolète de représentations et à identifier les croyances et les ressorts qui les conduisaient jusque-là.

Il peut les aider à construire une stratégie gagnante, personnalisée, pour atteindre autrement des objectifs reconsidérés sur le fond et dans le temps.

Il vise également à refondre leur mode de communication avec leurs employeurs potentiels


Dès que leur horizon s’éclaire de nouveau, ils retrouvent la confiance, l’énergie et leur capacité d’engagement.


Ceci peut être atteint, dans la plus part des cas, en quelques séances et un suivi personnalisé, dans la mesure où ils disposent de quelques capacités, assez probables pour cette population :

· Une moulinette cognitive agile,

· L’aptitude au changement, à se remettre en cause,

· La volonté de s’en sortir et l’implication,

· Et un zeste de prise de risque à cultiver.




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